Au delà de l’émotion liée au démontage des arches du Pont de Trous, et à l’attachement symbolique légitime à l’édifice, il semble subsister beaucoup d’incompréhensions sur la technique employée sur le chantier entamé ce vendredi matin.
Nous vous invitons dès lors à (re)prendre connaissance en détail du dossier de presse téléchargeable depuis ce lien.
En complément, vous trouverez également ci-dessous plusieurs réponses à des questionnements fréquemment lus et entendus aujourd’hui.
De quand datent les pierres de parement des arches du Pont des Trous ?
La très grande majorité des pierres de parement (en élévations et sous les arches) des arches du Pont des Trous ont été taillée et posées en 1946-1948. Seules quelques pierres formant le parapet, principalement, datent de l’époque de sa construction au 14e siècle. Ce sont les seules pierres qui, pour la partie centrale dynamitée en 1940, avaient alors pu être récupérées pour la reconstruction de l’époque. Les autres avaient alors été jugées trop gélives ou friables pour être remontées sur l’ouvrage. Les pierres des arches ne sont donc pas médiévales, et ont été posées sur une structure en béton armé.
Quelles techniques sont utilisées pour le démontage, et pourquoi ?
Les pierres du parapet ont été démontées grâce à un grappin. Elles n’étaient pas scellées avec le béton armé qui forme la structure de l’arche, mais bien posées en maçonnerie quasi sèche, ce qui a permis de les désolidariser plus facilement et de les déposer dans la barge. Les pierres de parement sur les élévations et l’intérieur des arches ont en fait servi de coffrage perdu à la structure en béton armé du pont, lors de la reconstruction de 1948. Elles sont donc totalement noyées et jointives de ce béton, qu’il faut d’abord briser pour désolidariser les pierres et les faire tomber dans la barge. Lorsqu’une cisaille ou un brise-roche est utilisée, c’est avant tout pour casser un béton qui permettra de libérer des pierres. Les pierres de l’intérieur des arches, elles, sont totalement -et contrairement aux plans de réalisation de 1948- noyées dans ce béton.
Comment seront réutilisées les pierres qui sont démontées aujourd’hui ?
Tous les gravats (pierre et bétons) seront acheminés par voie d’eau au terminal de Vaulx. Là, un premier tri sera opéré pour séparer pierres et bétons. Ces derniers seront envoyés en centre de recyclage, également par voie d’eau. Les pierres récupérées, ensuite, seront triées et envoyées dans une entreprise spécialisées pour être débarrassées de cette couche de béton. Acheminées ensuite, toujours par voie fluviale, à la carrière de Gore (Andenne, carrière propriété du SPW), elles seront retravaillées par les tailleurs de pierre, qui les remettront à la taille nécessaire pour la reconstruction, selon le nouveau projet architectural des arches.
Quel sort sera réservé aux pierres qui tombent dans l’eau, à l’extérieur de la barge ?
Toutes les pierres tombées à l’eau seront, elles aussi, récupérées et suivront le même chemin que celles récupérées dans la barge. En fin de chantier, d’ailleurs, il sera procédé à un gabaritage (vérification de l’état de propreté du fond de l’Escaut à cet endroit), grâce à un processus mécanique et à une imagerie. Ce procédé permet de s’assurer que le tirant d’eau et le gabarit de navigation ne sont pas entravés par des éléments en pierre laissés au fond. Des plongeurs s’assureront également que le fond de l’Escaut aura été déblayé.